La Loi d'Opulence

Adaptation d'une conférence de Richard Ingalese donnée vers 1900

Le moyen d'acquérir la perception spirituelle et les qualités mentales par les forces cosmiques vous a été enseigné dans les précédentes conférences. Vous savez aussi vous servir par l'entremise de l'esprit divin de vos forces mentales, non seulement dans votre intérêt, mais dans celui des autres. Les plans spirituel et mental de l'être ne nous étant plus inconnus, nous étudierons maintenant un troisième et dernier plan, celui où l'Homme acquiert ou devrait acquérir en abondance, les biens de ce monde, celui où s'exerce la loi d'opulence qu'il doit connaître s'il veut réussir. Chaque détail de nos vies est régi par une loi, rien n'arrive par accident, et tant de personnes jugent la possession des richesses matérielles aussi essentielle au bonheur que la santé physique qu'il semble primordial de comprendre parfaitement la loi qui gouverne l'opulence, afin de savoir diriger nos intérêts matériels au lieu d'être victime des circonstances. Ceux qui ne possèdent rien n'ont pas su faire agir la loi d'opulence dans leur intérêt. C'est un fait connu en occultisme que chacun a exactement ce qu'il mérite, et cela est aussi vrai pour l'opulence que pour les qualités mentales et spirituelles.

Le monde divin ne nous comble pas de ses dons à cause de nos mérites ; la richesse ne nous est pas donnée en récompense d'un progrès spirituel. Si nous désirons des qualités d'ordre spirituel, usons des lois qui les régissent, et si nous voulons les biens matériels, servons-nous des lois qui président à la distribution de ces derniers.

Directeurs, capitalistes et penseurs fournissent journellement un dur travail mental ; pourtant beaucoup d'entre eux ne font jamais le moindre effort physique, mais laissent cette partie de l'ouvrage à ceux qui ne peuvent autrement gagner leur pain qu'à la sueur de leur front. Il existe trois classes de travailleurs : la première composée de ceux qui travaillent physiquement ; la seconde de ceux qui travaillent physiquement et mentalement ; la troisième de ceux qui ne travaillent que mentalement. Par travailleurs purement physiques, je veux dire la majorité des travailleurs manuels - la masse de l'humanité. Le travailleur semi-physique, semi-mental reconnaît que les lois de l'esprit aident considérablement l'Homme dans son développement, il se sert de son esprit pour préparer et développer son travail tout en usant concurremment de moyens physiques pour se procurer l'opulence. La troisième classe embrasse ceux dont le travail est purement mental, ceux qui se servent de leur esprit à toutes fins et usent des forces mentales si pleinement et si complètement qu'ils atteignent leur but sans labeur manuel d'aucune sorte. Ceux-ci emploient consciemment la loi d'opulence ou loi qui procure l'opulence. Quelques étudiants l'appellent la loi de l'offre et de la demande. En réalité, peu importe sa qualification, elle opère aussi infailliblement sur le plan de l'esprit que dans le domaine économique. Chacun se place de soi-même dans une de ces trois classes de travailleurs, d'accord avec le développement de son évolution. Dans la première classe mentionnée, la loi de l'opulence ne se manifeste jamais. Ceux qui ne travaillent que physiquement et individuellement, n'acquerront jamais l'opulence. Ils gagnent le nécessaire pour vivre, un peu de superflu - et là se borne le résultat. La loi d'opulence commence à se manifester dans la seconde classe, celle du travailleur mental et physique qui arrive par une lente gradation à la troisième classe où elle se manifeste dans toute sa plénitude. Chaque être, au cours de son évolution, doit passer par chacun de ces trois états ; à notre point de développement, beaucoup font partie de la seconde classe, c'est-à-dire travaillent consciemment avec les lois de la nature, de concert avec un centre qui les aide à attirer l'opulence. Par « centre », je veux dire une certaine vocation définie ou occupation par laquelle vient l'argent. Supposons un petit négociant, un marchand de journaux, par exemple. Ayant appris qu'il existe une loi d'offre et de demande, il désire s'en servir pour son amélioration financière. Ce petit commerce est son centre, ce centre il veut l'agrandir. Il fait le tableau mental d'une affaire plus importante, il voit un bureau de tabac combiné avec la vente des journaux. Il continue cette peinture mentale, jour après jour, et demande qu'elle soit sienne. S'il ne détruit jamais son image mentale, sa demande sera accordée, et les voies et moyens lui seront donnés pour arriver au but qu'il désire. Mais il ne devra pas s'en tenir là, car il ne faut jamais se contenter de peu. Sa demande à peine exaucée, il créera aussitôt une autre peinture, il se verra fournissant d'autres magasins et devenant centralisateur et administrateur. Etes-vous engagé dans quelque autre sorte d'affaires ? Travaillez-vous pour un salaire? Peut-être désirez-vous une position plus élevée et mieux rétribuée? Il faut alors faire de vous-même une peinture mentale dans la position désirée aux appointements requis, en vous servant de cette position comme centre, vous progresserez et, quelle que soit la hauteur que vous désirez, vous l'atteindrez. Prenons l'exemple d'une femme actuellement professeure connue de métaphysique. Je veux parler de Madame Mary Baker G. Eddy. Elle commença par la médecine. Après avoir travaillé avec le Dr Quimby, elle s'aperçut de la possibilité de faire une application pratique de la philosophie de Berkeley pour la guérison des maladies. Partie d'une clientèle médicale très insignifiante, qui s'accrut par la suite dans d'énormes proportions en raison des remarquables cures qu'elle opérait par l'esprit, et s'aidant de ce que lui avait enseigné le Dr Quimby, elle agrandit son centre progressivement ; tant et si bien que des malades vinrent à elle de tous côtés pour être guéris et enseignés, elle acquit ainsi des sommes considérables qui se montent, dit-on, à plus d'un million de dollars !

Si nous n'aimons pas le travail qui nous occupe, il n'y a aucune raison pour l'adopter définitivement, mais gardons-le jusqu'à ce que nous parvenions à en attirer un qui nous convienne davantage. Notre foi dans la loi et le pouvoir de l'esprit s'affirmera dans les situations financières difficiles, en les modifiant à notre satisfaction. J'ai connu un des maîtres dans cet art ; il fut d'abord crieur de journaux. Né de parents pauvres, dans un des plus misérables quartiers de Paris, il végétait en proie au plus grand dénuement. Son père et sa mère, chiffonniers de leur état, vivaient dans une cave, lorsqu'à dix-huit ou vingt ans, l'influence qui devait changer sa destinée traversa sa vie. Un homme bienfaisant, après lui avoir fait exécuter quelques travaux, s'intéressa à son avenir et commença à lui parler du pouvoir de l'esprit. Il lui fit don d'un livre en lui recommandant de l'étudier et de pratiquer les enseignements qu'il y trouverait. Le jeune homme muni du livre précieux rentra chez lui et dépensa, pour le lire, son dernier sou, à l'achat d'une chandelle. En lisant ce qui avait trait à la loi de l'offre et de la demande, il résolut de faire agir cette loi pour sortir de sa condition misérable. Considérant le réduit qui lui tenait lieu de chambre, avec ses murs nus et son sol carrelé, il se dit qu'il lui serait agréable d'avoir un tapis de trois pieds de long, sur lequel il puisse se tenir pour s'habiller par les froides matinées d'hiver. Il fit la peinture mentale du tapis et maintint sa création avec constance. A quelque temps de là, un morceau de tapis neuf lui était donné par une personne qui le faisait travailler. Du moment où il obtint cette première preuve, sa foi dans la loi devint inébranlable. Il devint un maître en fait de démonstrations, et quand je le rencontrai pour la première fois, il possédait une grosse fortune. La foi en l'inconnu est dure à acquérir et dépasse rarement quelque chose de plus qu'un espoir, mais la foi basée sur une loi immuable grandit jusqu'à la science. Les petites démonstrations faites au début de notre travail sont souvent les plus importantes en ce qu'elles nous prouvent l'existence de la loi et notre pouvoir à la faire agir. Dans la classe physico-mentale, nous voyons des travailleurs qui accroissent leur centre et essayent des démonstrations en dehors de ce centre. Ceux-ci ont fait un progrès marqué dans leur évolution. Prenons l'exemple d'un homme d'affaires qui sait se servir de la loi de demande. Il déclare : « Je désire une bonne clientèle » et imagine les clients affluant à son étude. Quelque temps après, les clients viennent suivant la peinture qu'il a faite ; il commence alors à faire entre eux une distinction et dit : « Je désire seulement ceux dont je puis faire fructifier les affaires. » Il travaille ainsi à son bénéfice et au leur. Puis il commence des créations distinctes de sa loi de clientèle. Peut-être désire-t-il aller au Congrès ? Il se voit représentant son district au Capitole. S'il maintient sa peinture et la demande ardemment, une occasion lui sera donnée, elle se matérialisera, la loi ayant été mise en action par le pouvoir de son esprit.

La troisième classe comprend les individus capables d'attirer à eux ce qu'ils désirent indépendamment de tout centre. Une pratique constante a fait de ces gens d'habiles opérateurs de la loi, et chez eux la foi est devenue une certitude absolue. Quand un être atteint ce point de développement, il peut se passer des affaires, aller partout où il veut, et attirer à lui tout ce qu'il désire, où qu'il se trouve. Beaucoup d'étudiants, s'attardent à travers le second stage de travail physico-mental. Quelques-uns y passent rapidement, ayant plus de foi que les autres, car c'est pour la plus grande part une question de foi : «Un Homme n'est en réalité que ce qu'il est dans la sincérité de son cœur.» Mre Helen Wilmans-Post, le chef des « Mental Scientists », débuta dans la vie absolument sans aucune ressource. Arrivée à San Francisco avec quelques dollars en poche, elle demande et obtient sa première place dans un journal, qui lui procure assez d'argent pour vivre. Un peu plus tard, elle désire et obtient une position supérieure. Elle emploie d'abord inconsciemment la loi de demande - d'après sa seule intuition, puis un travail conscient avec la loi commence sa brillante carrière. De journaliste, elle devient auteure, écrit plusieurs livres et finalement ajoute la guérison et l'enseignement à toutes ses autres œuvres. Elle a fait bâtir une ville en Floride et se trouve maintenant en possession d'une fortune considérable. Son exemple démontre qu'elle appartient à la seconde classe de travailleurs et son livre La Conquête de la Pauvreté soutient la thèse que nul ne peut parvenir à la fortune sans efforts physiques. La Dr Emilie Cady, membre de la troisième classe, a non seulement accompli des guérisons remarquables, mais encore ses écrits ont aidé ses contemporains autant que le plus subtil traité de métaphysique. La Dr Cady s'est servi de la loi pour guérir et sa foi fut assez grande pour accomplir d'autres démonstrations de nature plus matérielle. Elle passa dans la troisième classe en prouvant implicitement sa foi dans la loi quand elle demanda et reçut une somme d'argent importante, juste dédommagement du temps et de l'argent qu'elle avait consacrés au bien de l'humanité. Ayant fait la peinture de la somme désirée, un étranger la lui apportait, très peu de temps après cette création. Il lui fut donné conformément à son image mentale et à sa foi. Pour faire agir cette loi de l'opulence, il est nécessaire de se rendre compte de trois choses. Premièrement : Tout ce que vous pouvez désirer existe dans le monde divin. Désirez-vous des bijoux, de l'or ou de l'argent ? En manque-t-il sur le marché ? Sans compter les mines non encore découvertes qui contiennent toutes ces choses en grande abondance. Tous ces biens existent et vous pouvez mettre en mouvement la loi qui vous les apportera. L'histoire du monde démontre que chaque demande mentale de l'Homme a été suivie de réalisation. L'Homme fatigué de marcher et de porter des fardeaux obtient le primitif char à bœufs. Mal satisfait de ce grossier véhicule, il demande mieux. Alors vient le cheval et une voiture plus légère, puis les machines à vapeur, les bicyclettes et les automobiles ; ensuite, il désire voler et les machines volantes ne sont-elles pas en cours d'évolution ? Par degrés, du bateau fait d'un vieux tronc évidé, le yacht à vapeur s'est dégagé ; du lent et fatigant procédé d'envoyer des messages verbaux de place en place, on a évolué à la télégraphie sans fil. Le monde contient en abondance de quoi satisfaire tous les désirs, et il ne devrait y avoir ni envie ni jalousie entre les Hommes, car le trésor divin est assez vaste pour combler chaque être vivant. Deuxièmement : dites-vous que tout vient de la Conscience Suprême et que nous n'avons de tous les biens qu'un usage temporaire. Serions-nous si vains si nous songions que nous sommes redevables de la moindre chose ? Venus au monde dénués de tout, nous le quittons ne possédant rien que notre caractère, et encore combien s'en vont même sans cela ! Mais pendant notre séjour ici-bas, il nous est loisible d'emprunter au monde divin plus ou moins selon notre manière de penser. Troisièmement : nous devrions considérer que tout est distribué par la Conscience universelle conformément à la loi. Un Homme n'est pas pauvre et un autre millionnaire par chance, fatalisme ou caprice ; tout est distribué selon la loi de demande mentale, la loi de demande et d'accord. Ceux d'entre vous qui sont chrétiens savent ce que Jésus de Nazareth a dit sur ce sujet. Quiconque réfléchit un moment se rend compte que l'Homme d'affaires auquel tout réussit a toujours été et sera toujours l'Homme qui sait demander - c'est-à-dire faire une peinture positive de ce qu'il veut. Créez mentalement tout ce que vous désirez, demandez, selon votre foi, que cela soit avec vous. Certaines règles peuvent vous aider à hâter vos créations, que vous travailliez avec ou sans un centre ; l'utilité de ces règles vous sera démontrée par vos expériences. Première règle : méditez et demandez à la Conscience Suprême si pour une raison quelconque votre demande ne doit pas être exaucée. Toute incertitude est ainsi éloignée de votre esprit sur l'opportunité de la création. L'incertitude produit un état négatif qui trouble votre aura et ajourne la matérialisation de vos créations. Quand la Conscience universelle vous fait sentir que rien ne s'oppose à votre désir, vous êtes alors dans un état d'esprit positif et vous pouvez mettre la loi en action. Deuxième règle : votre création décidée, faites-en une peinture mentale, et demandez-la avec assurance jusqu'à sa réalisation. Souvent, après avoir reçu une inspiration favorable de l'Esprit divin, on commence ses créations, puis on les abandonne sur la suggestion de l'esprit objectif qu'on s'est peut-être trompé sur la réponse de l'Esprit divin et qu'il est inutile de continuer sa demande. N'écoutez pas les suggestions de votre esprit objectif, mais votre création une fois décidée, persistez jusqu'à la fin. Troisième règle : une demande positive donne de meilleurs résultats qu'une requête ou une supplique. L'attitude mentale pendant la demande, tout en étant très respectueuse, devrait toujours être positive. Il y a pour chaque chose une demande positive, plutôt qu'une supplique, nous pouvons presque dire une commande respectueuse des choses désirées. Vous constaterez que ceux d'entre vous qui demandent à l'universel de cette manière, avec cette attitude mentale, recevront toujours l'objet de leur prière. Maintenant, quel contraste entre l'attitude mentale de Jésus de Nazareth quand II priait, avec l'attitude de ses soi-disant disciples des temps actuels ? Il a dit : « Quand vous priez, ne faites pas comme les hypocrites qui aiment à prier debout (ou à genoux) dans les synagogues (temples ou cathédrales) ; quand vous priez, ne multipliez pas vainement les paroles comme font les païens qui s'imaginent être exaucés à force de mots (chants, messes et litanies). » Le dimanche, pendant les confessions publiques, vous entendrez des phrases dans le genre de celle-ci : «Nous n'avons pas fait ce que nous devions faire et nous avons fait ce que nous ne devions pas faire. Et il n'y a pas de santé en nous.» Or, « santé » est ainsi défini dans le dictionnaire : « vigueur naturelle des facultés, état sain, moral ou intellectuel.» Si nous disions de ces mêmes bons citoyens ce qu'ils disent publiquement d'eux-mêmes : qu'ils sont dépravés moralement et physiquement, et font secrètement ce qu'ils ne devraient pas faire, nous serions sans nul doute poursuivis pour diffamation. Mais nous ne voulons pas les croire coupables de ce que leurs lèvres prononcent aussi inconsidérément. L'exemple donné est un type de prière moderne choisi entre mille, car elles sont toutes plus ou moins des modes de dépréciation et de condamnation. Les pensées qu'elles expriment sont négatives, et de telles prières sont plutôt une question de forme que l'expression de la foi. Beaucoup de ces excellentes personnes sont exaucées, non à cause des formules conventionnelles tirées de leur livre d'oraisons, mais grâce à celles qui viennent de leur cœur, exprimées dans une forme positive, à celles qui sont murmurées dans le silence de la nuit, alors que nul autre que la Conscience Suprême n'est là pour les entendre. Quatrième règle : spécifiez bien ce que vous désirez en faisant votre demande. Chacun des mots de cette règle est important. D'abord vous devez faire une demande. Ensuite cette demande doit être spécifique. Faites votre peinture mentale très nette, plus elle sera claire, plus tôt elle se matérialisera. Spécifiez bien ce que vous désirez, non ce qu'un autre désire - non ce que vous pensez avoir le droit de posséder, non ce que vous croyez devoir désirer - mais ce que vous-même vous voulez réellement avoir. La réciproque de cette règle est également importante. Ne demandez jamais ce que vous ne désirez pas. Si vous voulez de l'argent, ne demandez pas du travail. Presque chacun commet cette erreur en commençant à faire des demandes, car il est difficile de rompre avec les habitudes ancestrales. Un milieu déplaisant est le résultat de demandes faites dans le passé pour des choses que nous ne désirons plus maintenant. Les corps malades et les états d'esprit malheureux ne sont que les réalisations de demandes faites par ignorance. Cette règle restera probablement obscure pour la généralité de ceux qui m'écoutent. Un professeur de philosophie qui l'entendit donner l'année dernière la jugea fausse. Si un marchand, déclara-t-il, désire de l'argent, il peut demander des clients, il est sûr que ceux-ci lui apporteront de l'argent. Logique étrange pour un occultiste. Le marchand pourrait avoir des centaines de clients et vendre son stock entier ; si tous ses clients achètent ses produits à crédit et négligent ensuite de le payer, son désir d'argent ne sera pas satisfait, bien que sa demande de clients ait été pleinement accordée. Il faut préciser exactement l'objet de votre désir, vous ne risquez pas ainsi de commettre d'erreur. Une des élèves de l'année passée, qui pensait avoir compris cette règle, me dit, quelque temps après la fin des conférences, qu'elle avait créé un voyage en Europe. Quand je lui demandai de me décrire sa peinture mentale, elle me répondit qu'elle avait créé tout simplement un billet de mille dollars qu'elle emploierait à son voyage. Elle n'avait pas créé un voyage en Europe, mais la somme pour le payer. Ce n'était pas la certitude de faire son voyage, car une fois l'argent obtenu, nombre d'obstacles pouvaient surgir et empêcher son départ. Elle aurait dû créer son image à bord d'un paquebot et se voir aborder saine et sauve de l'autre côté de l'Océan. Cinquième règle : ne demandez une chose que si vous la désirez fortement. Avoir besoin de quelque chose intensifie singulièrement le désir. Beaucoup d'étudiants commencent à faire leurs demandes avec enthousiasme, puis subitement se refroidissent. Une bonne manière de fortifier vos désirs est de penser au plaisir que la possession vous procurera, faites alors votre demande quand vous sentez votre désir devenir impérieux. Ne demandez pas parce que l'heure fixée est venue et qu'il vous semble accomplir un devoir. Les demandes faites dans de telles conditions sont équivalentes à rien, et le temps employé à ce genre de travail est du temps perdu. Sixième règle : l'esprit travaille mieux quand le corps est tranquille. Si vous tapotez avec vos doigts, si vous agitez vos pieds pendant vos demandes, une partie de votre force mentale est absorbée par les mouvements que vous faites, et la division de vos forces prive le travail mental d'une partie de sa puissance ; il ne faut pas disperser votre force. Par intervalles, durant la journée, vous pouvez penser à vos demandes et les maintenir la plupart du temps subconsciemment dans l'esprit ; cette sorte de peinture, moins efficace que celle qui est faite le corps au repos, a pourtant un certain effet. Septième règle : ne demandez jamais rien sous le coup de l'excitation. Il faut avoir un fort désir, mais se souvenir qu'une demande faite en état de surexcitation intense est toujours accordée violemment. L'observation de cette règle importante peut vous épargner beaucoup d'ennuis. Pris d'impatience, nous sommes souvent tentés de faire des demandes tranchantes et violentes, c'est là un procédé dangereux, comme vous le prouvera l'exemple suivant. Une série de malheurs avait éprouvé un étudiant occultiste de cette ville. Les désastres s'étaient succédé et lui avaient fait perdre tout ce qu'il possédait sur le plan matériel. Très énergique, il commença sans tarder à faire de nouvelles créations. Il demanda dix mille dollars, ce qui pour lui représentait l'opulence. Mais le temps passait, sa demande n'était pas accordée et le jeune homme d'abord impatient devint furieux. Un matin, sans argent pour déjeuner, il se dirigea vers le parc, se jeta à terre et resta là étendu pendant plusieurs heures, les dents serrées, les mains crispées, le corps baigné de sueur par l'intensité de sa surexcitation, pendant qu'il maintenait l'image mentale de sa demande d'argent. Le jour suivant, il s'embarquait sur un navire marchand. Après maints retards et péripéties, inhérents à ce moyen de transport, l'étudiant occultiste finit par débarquer dans une ville de l'Ouest. Il n'y était pas plutôt arrivé qu'un cyclone fondait sur la ville et la détruisait de fond en comble. Notre jeune occultiste revint à lui, étendu par terre à quelque distance de l'endroit où il se trouvait quand il perdit connaissance au moment du cataclysme, il était couvert de contusions et une de ses jambes était brisée ; des corps d'Hommes et d'animaux sans vie jonchaient le sol autour de lui, avec des quantités de débris projetés dans toutes les directions. Juste à portée de son bras, il aperçut, gisant, un portefeuille de cuir. Le jeune homme eut tôt fait de s'en emparer et d'en examiner le contenu. Il y trouva dix mille dollars en billets de banque, sans une carte, ni la plus légère indication sur leur propriétaire. Plaçant sa trouvaille dans la poche de son habit en lambeaux, il rampa sur les mains et les genoux et fut enfin recueilli par des gens charitables. Soigné et finalement guéri, malgré toutes ses recherches, le propriétaire du portefeuille demeura introuvable, et le jeune homme garda l'argent comme une réponse à sa demande, dont la violence fut si près de lui coûter la vie. Ne me faites pas dire, je vous prie, que la violente demande du jeune occultiste fut la cause du cataclysme, ce dernier n'avait rien à faire avec sa création. Mais l'étudiant fut attiré dans le cyclone et il en souffrit toutes les horreurs à cause du tempétueux état mental dans lequel il fit sa demande, elle devait être accordée comme elle était faite. Huitième règle : soyez toujours tranquilles et réfléchis, mais positifs quand vous demandez. Ne demandez jamais à la hâte. La perturbation mentale engendrée par la précipitation ajourne la matérialisation de votre création. Neuvième règle : évitez de chercher à deviner le moment et la manière dont votre démonstration sera faite. Quand vous commencez à chercher les moyens par lesquels vos démonstrations s'accompliront, votre force se divise immédiatement, ce qui éloigne d'autant la réalisation. Car il est une attente qui attire et une attente qui repousse. L'attente tranquille telle qu'elle existe dans la méditation attire vers vous ce que vous avez demandé. Mais l'espoir impatient de l'esprit objectif est répulsif, il trouble votre aura et rien ne peut vous atteindre. Par exemple, ayant fait une création, vous commencez à vous demander par quelle entremise cette demande vous sera accordée. Votre esprit objectif suggère M. Blanc comme la personne la plus probable ; si vous acceptez cette suggestion, quand vous rencontrez M. Blanc, l'impatience de l'attente vous trouble mentalement. Votre interlocuteur qui a la sensation de votre état mental pourra, s'il avait l'intention de faire des affaires avec vous, rester hésitant et incertain, à cause du trouble qui vous agite. Ainsi les voies et moyens par lesquels vous attendiez votre démonstration resteront inemployés par suite de la nervosité de votre attente. La personne qui viole cette neuvième règle fera plus que probablement de très mauvaises affaires. Dixième règle : la colère, le mécontentement, l'envie et le manque de self-control reculent et ajournent une démonstration. Si vous maintenez une peinture mentale un temps suffisant, elle se matérialisera ; mais en vous laissant aller à l'une de ces attitudes mentales, chacune d'elles trouble votre aura et retarde toute matérialisation. L'esprit divin peut être comparé à l'océan sur lequel vogue un navire chargé de vos créations vers la rive où vous les attendez. L'état de trouble de votre esprit agit sur l'esprit divin comme le vent de la côte agit sur les flots. Il repousse toujours et empêche d'aborder l'embarcation qui vous apporte l'objet de vos désirs. Cette règle est une des plus dures à observer, mais comme toute autre elle peut être suivie. C'est parce que les investigateurs et les commençants en dédaignent la pratique qu'ils sont induits à méconnaître la loi du pouvoir de l'esprit, et c'est la cause pour laquelle tant d'étudiants abandonnent finalement leurs efforts pour se servir des forces de la nature. Mais si nous n'asservissons pas ces forces, nous serons asservis par elles. Onzième règle : l'ardeur et la fréquence d'une demande, la persistance avec laquelle l'image mentale est consciemment maintenue dans l'esprit hâtent la démonstration. Dans une conférence précédente, on vous a dit comment votre peinture mentale devient une matrice, et comment cette matrice émet une force vibratoire semblable à un fil magnétique bleu qui la relie à l'objet désiré. Celui-ci est alors attiré par ce lien magnétique, de plus en plus près, chaque fois que vos pensées se concentrent sur votre création, jusqu'à ce que l'objet finalement vous atteigne. L'ardeur, la fréquence, la persistance de vos demandes et la concentration les attirent toujours plus fortement. Un occultiste ne détruit jamais aucune de ses peintures mentales. Douzième règle : la certitude que vous employez une loi immuable accélère vos démonstrations. Renoncez à cette vieille croyance théologique d'après laquelle Dieu vous comble de bienfaits en récompense de vos mérites. Renoncez à l'idée que vous êtes un enfant choisi de Dieu et qu'il vous considère avec une faveur spéciale. Pénétrez-vous de l'idée que vous êtes un étudiant occultiste et qu'en travaillant avec la loi mentale, vous devenez capable de faire des démonstrations rapides et de transformer votre milieu. Sachez que vous usez d'une loi immuable, dont rien ne peut empêcher l'accomplissement - que la Conscience Suprême elle-même ne peut y mettre obstacle sans violer sa propre nature - action inconcevable. Treizième règle : après avoir fait votre création et l'avoir demandée, l'assertion « La Conscience Suprême reçoit ma demande » en hâtera la manifestation matérielle. Supposez qu'ayant fait une peinture et l'ayant maintenue, vous ayez demandé qu'elle se matérialise, en suivant fidèlement toutes les règles données. Quelque temps après, votre esprit objectif vous suggère que la démonstration ne viendra jamais. Changez alors votre formule, dites-vous : « La Conscience Suprême a reçu ma demande, elle est mienne. » Revendiquez-la. Votre demande a été reçue sur le plan mental et puisque vous faites agir une loi, elle est vôtre, aussi bien avant qu'après sa matérialisation. Par cette déclaration, vous réalisez d'une façon positive la possession qui, en éloignant de votre esprit toute anxiété et toute perturbation, a tendance à vous apporter plus rapidement vos créations. Si cette conférence sur l'opulence a été suffisamment claire, vous comprendrez que je n'enseigne pas un moyen mental de faire rapidement fortune, ni l'obtention de quelque chose pour rien ; mais la nécessité de travailler mentalement pour accomplir tout ce que vous désirez. L'avantage particulier de ce système de travail mental sur le travail physique consiste à pouvoir choisir son moment pour le faire ainsi que sa propre rétribution. Les résultats sont absolument certains si on se conforme à la loi. Lorsqu'une personne affirme avoir suivi les règles données ici sans obtenir de résultats, c'est qu'elle a fait une faute quelconque et ne s'y est pas conformée réellement. Vos expériences avec les Hommes heureux en affaires et toutes les personnes qui, en général,ont réussi, vous prouvent qu'elles travaillent inconsciemment avec ces moyens. Je dis inconsciemment, car la majorité d'entre elles font agir la loi sans s'en rendre compte. En observant les métaphysiciens actuels qui se servent demi-consciemment de la loi - et ils sont légion - vous vous apercevrez que même avec une science incomplète, ils obtiennent quantité de démonstrations remarquables. Un grand nombre de mes auditeurs de l'année dernière ont eux-mêmes recouvré la santé, et plusieurs l'ont rendue à d'autres ; quelques-uns ont atteint le bonheur, d'autres ont augmenté leurs affaires et beaucoup se sont attiré des biens matériels. Tous ont acquis une somme de connaissances, perfectionné leur caractère et gagné des qualités spirituelles. Dans cette réunion d'étudiants, la loi a donc travaillé sur les trois plans de l'être, et puisque quelques-uns ont réussi, tous peuvent y parvenir.

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Si vous persistez dans votre foi, il n'y a pas de limites à vos possibilités. Ayant obtenu un morceau de tapis, vous pouvez obtenir un million de dollars. Si vous avez guéri un mal de tête, quelle raison y a-t-il pour ne pas guérir n'importe quelle maladie ? Si vous avez une place dans un tramway, pourquoi n'auriez-vous pas avec le temps un siège au Congrès? Si vous êtes heureux une semaine, ne pouvez-vous l'être toute une vie ? Pourquoi serait-il impossible d'amplifier avec de la persistance nos petites actions journalières ? La même loi qui permet d'accomplir de petites choses aide à en réaliser de grandes. C'est maintenant à vous de décider la manière dont vous appliquerez cette loi. Quelques-uns d'entre vous s'en serviront avec succès, un certain nombre réussit toujours pour un certain nombre qui échoue. Chacun peut user de sa science selon sa volonté. La vérité est que si vous persistez pendant deux ans dans l'usage conscient de ces lois pour vos affaires de chaque jour, votre milieu changera suffisamment et vous aurez fait assez de démonstrations concluantes pour vous prouver que vous agissez avec la loi.

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